Le recalibrage de la Lys effectué dans le cadre du projet de liaison Seine-Escaut, va conduire à l’extraction d’un important volume de matériaux. Le site prévu à Wambrechies va recevoir une partie des matériaux extraits du canal, pour permettre leur assèchement, étape préalable à leur valorisation.

Un maillon vertueux du développement fluvial

L’aménagement s’intègre dans le projet de liaison Seine-Escaut, prioritaire pour améliorer la navigation fluviale au cœur de l’Europe.

Dans ce cadre, la Deûle et la Lys Mitoyenne, assurant la jonction entre la France et la Belgique, font l’objet d’un recalibrage (élargissement et approfondissement). Il doit permettre l’accès à des navires de plus grande capacité et le développement du transport fluvial de marchandises, plus respectueux de l’environnement que le transport routier.

Le recalibrage de la Lys va conduire à l’extraction d’un important volume de matériaux que VNF veut dorénavant recycler, conformément à ses engagements environnementaux. À ce titre, des sites de gestion des sédiments sont nécessaires pour permettre le recyclage et la valorisation. À l’avenir, 99 % des sédiments seront ainsi réutilisés ou transformés.

Le site prévu à Wambrechies relève de cette nouvelle politique déployée par VNF. Situé au cœur du port de commerce, il recevra une partie des matériaux extraits du canal pour permettre leur assèchement. Cette étape, qui sépare l’eau des sédiments, est un préalable indispensable à l’envoi des matériaux solides en filières de valorisation, que VNF organise avec le soutien de l’État. Les sédiments asséchés peuvent ensuite être classés suivant la taille des grains qui les composent. L’intégralité des matériaux ainsi obtenus pourra être réemployée, par exemple pour de nouveaux aménagements. Ils permettront d’économiser autant de ressources naturelles (matériaux de carrières) dans une logique d ’économie circulaire.

 

Un site de transit de sédiments à Wambrechies

Situé le long du chemin de halage qui borde le canal de la Deûle, le site sera installé dans la zone d’activité portuaire de la commune, aux abords de la RD654. Le terrain de 2,3 hectares est la propriété de VNF, qui l’a concédé depuis 1935 à Ports de Lille. Le bassin est entouré d’une butte de terre. Il sera bordé d’arbres et d’une haie bocagère qui, à terme, le rendront peu visible du public.

 

Comment le site va-t-il fonctionner ?

Les sédiments apportés sont déversés dans un bassin tapissé d’une double bâche. Ils y resteront durant six  mois afin que l’eau s’en écoule. Régulièrement les matières seront retournées afin d’accélérer le processus de  séchage.

Avant de revenir à la Deûle, l’eau écoulée sera filtrée naturellement dans des bassins. En cas de présence d’hydrocarbures ou de métaux lourds résiduels*, l’eau sera en plus traitée. Ainsi, conformément aux dispositions réglementaires la qualité de l’eau qui retournera dans le canal sera supérieure à celle constatée lors de son extraction.

En fin de cycle, les matières asséchées sont aussitôt envoyées sur un site de transformation et de valorisation.

 

*La plupart de ces polluants aquatiques proviennent des rejets agricoles ou industriels véhiculés par ruissellement. Ils sont particulièrement présents dans les sols des Hauts de France.

 

Un impact écologique que l’on veut maîtriser

Les deux tiers des volumes extraits sont des matériaux dits « propres » ou « inertes ». Ces matières sont réutilisées là où l’apport de terre peut être nécessaire, pour un remblai par exemple. Le reste, appelé matériau «valorisable » ou « non inerte non dangereux », est une sorte de sable qui peut être réutilisé de différentes façons en fonction de son calibre. Ces matériaux sans aucun danger pour l’homme ni pour l’environnement, VNF entend dorénavant les recycler. Les sables obtenus peuvent être exploités pour faire du béton ou des blocs pour la construction par exemple.

Enfin, une part infime de la matière est classée comme « dangereuse » car elle contient des éléments classés comme tels dans la législation européenne (ICPE). Isolées des autres matières extraites, elles sont expédiées dans l’un des sites de stockage spécifiques et sécurisés qui existent sur le territoire français.

À Wambrechies, l’objectif de préservation de l’environnement passe également par les modes de transport des matériaux issus des travaux de dragage et de recalibrage de la Lys mitoyenne (environ 42 000 m3/an).

Pendant les périodes de transit, une barge accostera chaque jour pour décharger les terres et sédiments dont elle sera remplie. Conformément aux exigences imposées par VN F, 90 % des matériaux devront transiter par voie d’eau. Le voyage par camion sera limité à – de 10% des volumes transportés, réduisant ainsi à moins de 2 le nombre de camions qui sortiront ou entreront en moyenne chaque jour de la plateforme.

En savoir plus

Qu’est-ce que l’assèchement ?

Également appelé « ressuyage », c’est le processus qui permet d’évacuer l’eau contenue dans les sédiments issus d’un cours d’eau ou d’un canal. L’eau captée lors de l’opération est filtrée et restituée au cours d’eau.

Que deviennent les sédiments ?

Les sédiments extraits du fond des cours d’eau et des canaux peuvent être utilisés de différentes façons.

[arve url=”https://vimeo.com/432417314″ align=”center” description=”Les sédiments, une ressource durable au coeur d’une économie circulaire” /]

 

Calendrier des travaux

Le site de transit devrait entrer en activité début 2022.

  • 2020 : enquête publique et autorisation administrative
  • 2021 : réalisation des travaux
  • 2022 : début d’exploitation
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