La construction du canal latéral à la Garonne répond à la nécessité de parfaire la liaison Atlantique-Méditerranée gênée, de Toulouse à Bordeaux, par les difficultés de navigation sur le fleuve Garonne. Ses crues ou ses étiages stoppaient la progression des barques, réduisant les échanges pendant une bonne partie de l’année.

Dans un rapport de 1686, Vauban envisageait déjà la création d’une nouvelle voie artificielle longeant la rivière. Les premières études furent menées au milieu du XVIIIème siècle pour établir un canal de navigation entre Toulouse et Moissac.

Etude et construction

En 1825, Jean-Baptiste De Baudre, Ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, fut désigné par le Conseil général des Ponts et Chaussées pour réaliser une étude de faisabilité. Il acheva sa mission en 1831 en ayant définit le tracé et le nombre d’ouvrages d’art à construire.

Après avoir cherché en vain un entrepreneur privé, l’Etat prend en charge la construction du canal. Les travaux débutent en 1838, sous la conduite de De Baudre.

Le canal fut livré par étapes successives. En 1844, la navigation est ouverte de Toulouse à Montech et Montauban. En 1849, le canal relie Agen et en 1856, la navigation est possible jusqu’à Castets-en-Dorthe, près que deux siècles après le canal du Midi.

Le canal latéral à la Garonne est long de 193 km, pour un dénivelé de 128 m. 66 écluses (53 sur la ligne principale, 10 écluses pour l’embranchement de Montauban et 3 de descente en rivière) et de très nombreux ouvrages d’art, dont deux pont-canaux, ont été aménagés. Celui d’Agen qui franchit la Garonne est le plus long pont-canal en maçonnerie de France avec ses 23 arches et ses 550 mètres  de longueur.

La concurrence du rail

Poussé par les Chambres de commerce et d’industrie des territoires traversés, l’Etat autorisa, le 17 juin 1846, la construction d’une voie de chemin de fer entre Bordeaux et Sète. Les Frères Péreire proposèrent d’assurer la gestion de cette nouvelle infrastructure, sous condition d’avoir également la maîtrise de l’exploitation du canal. La loi du 8 juillet 1852 confie la gestion de ces deux infrastructures à la nouvelle “Compagnie des chemins de fer du Midi et du canal latéral à la Garonne”.

En 1857, la mise en service de la voie de chemin de fer suit de quelques mois celle du canal de Garonne.

Mais, la politique tarifaire de la Compagnie, beaucoup plus favorable au transport par le rail, précipita le déclin du transport fluvial. De 47 000 tonnes transportées en 1856, le trafic de 1874 s’élevait à 18 000 tonnes !

En 1898, l’Etat rachète le canal latéral à la Garonne et en assure la gestion directe. Le transport par voie d’eau connait de nouveau un fort développement. En 1963, ce sont plus de 250 bateaux qui ont acheminé 455 000 tonnes de marchandises par le canal.

La modernisation du réseau (1970-1974)

La mise au gabarit Freycinet des canaux du Midi, permettant le passage des péniches de 38.50 m, portant 250 tonnes de fret, fut engagée en 1970, pour s’achever en 1974. Toutes les écluses de la ligne principale furent allongées de 10 mètres, à l’exception des 5 écluses de Montech, doublées par le système novateur de la pente d’eau.

Ces travaux ne permirent pas d’enrayer la chute du transport fluvial des marchandises par voie d’eau, provoquée par la longue crise économique de 1973 et l’ouverture du réseau autoroutier.

Une destination nouvelle fluviale

Aujourd’hui, le tourisme fluvial et les activités au bord de la voie d’eau, notamment sur la voie verte, se développent avec le soutien des collectivités territoriales. Le canal sert également de transport d’eau pour les activités agricoles.

<p>La <strong>Garonne </strong>et le <strong>canal latéral à la Garonne</strong></p>

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